Y a-t-il un pilote dans
l’avion ?
Depuis plusieurs années et par
période régulière, revient au-devant de la scène médiatique, presse écrite et
Radios, l’histoire de la fusion Thalès/Safran
ou Safran/Thalès.
A en croire même nos homologues
syndicalistes jusqu’aux alentours de 2007 tant du côté de Thalès que de Safran,
les jeux étaient faits et Safran était purement et simplement absorbé par
Thalès avant de prétendues annonces officielles qui devaient avoir lieu.
Il est vrai qu’à cette époque-là,
nous étions dans les tous premiers mois de la création de Safran, issue de la
fusion Snecma/Sagem. C’était le temps où la guéguerre entre « les Snecma » et « les Sagem » était à son paroxysme
et « les couteaux sur la table ».
En ce moment-là, c’étaient
« les Sagem » qui
poussaient fort à l’absorption de Safran par Thalès, histoire de faire
disparaitre « les Snecma »
de la direction du nouveau Groupe et placer ainsi à sa tête « leur élu de cœur », qui depuis n’a
jamais montré nulle part le potentiel que « les Sagem » lui trouvait. Il est vrai que c’était son parrain,
son Père spirituel qui était à la tête du Conseil de surveillance du nouveau et
jeune Groupe Safran. Ce Sire se permettait même au temps de sa splendeur
éphémère d’aller discuter dans les Ministères et à la Direction de Thalès dans
le dos du Président du Directoire de Safran de l’époque, Jean-Paul Béchat, l’architecte
bâtisseur de l’ex-Snecma, aujourd’hui Groupe Safran.
C’était le scénario imaginé et
rêvé par « les Sagem »
pour prendre leur revanche sur « les
Snecma ». Le ver était alors dans le fruit.
Nous avons certes le devoir du Pardon mais pas à l’Oubli !
Constatant l’échec de la
tentative de leur fusion, les deux groupes, s’étaient alors entendus avec l’Etat fin 2008 pour procéder à des
échanges d’actifs afin d’arriver à un regroupement d’activités, avec l’Optronique des deux groupes chez Thalès et la Navigation inertielle des deux Groupes chez Safran.
Ces négociations visant toujours les mêmes objectifs, créer des
synergies entre les deux Groupes.
A propos de ces nouvelles
perspectives pour les deux Groupes, le Président du Directoire, Jean-Paul
Herteman qui venait de succéder à Jean-Paul Béchat se disait : « tout à fait ouvert » à des
transactions avec Thalès dans les activités Optroniques et Navigations
Inertielles, sous quelle que forme que ce soit : Echanges d’actifs ou Joint-venture
(déjà)… ! Une démarche soutenue déjà par le Ministère de la Défense et la
DGA (Direction Générale de l’Armement),
pour éviter les redondances entre les deux Groupes hexagonaux, dans le but de
créer des champignons Français à l’international, de mettre un terme à la
compétition entre les deux Groupes et également éviter que l’Etat, à travers la
DGA ne finance plus les mêmes études dans les Bureaux d’études des deux
Groupes.
Le Comité stratégique de Safran
aurait même donné son feu vert pour cette opération.
En mai 2010, les négociations
ont été interrompues. Le Groupe SAFRAN avait alors fait une communication
interne pour annoncer la fin officielle des discussions.
Mais un an plus tard, en avril
2011, l’Etat relance à nouveau la reprise des négociations. Et pour bien montrer
sa volonté d’aboutir cette fois, il nomme en juin 2011 un médiateur en la
personne d’Aldo Cardoso, du Cabinet d’Andersen.
Malgré cela, ce dossier ne
cesse de passer d’un état à l’autre, avec tantôt, de l’optimisme pour une
issue, tantôt, la phase basse, avec à nouveau un éventuel report des
négociations pour 2012, après les
élections Présidentielles et Législatives.
Et ce qui devait arriver
arriva : La fièvre mobilisatrice
des salariés s’exprima pour la défense de leurs emplois, logique !
Le bruit a même couru que des
salariés qui n’avaient pas l’habitude de faire grève et même des syndicats
auraient été poussés, encouragés par leurs Directions à faire grève.
La question que l’on est en droit de
se poser
Mais, à quoi joue t-on, entre
l’Etat, Dassault/Thalès et Safran ?
Y
a-t-il un pilote dans l’avion ?
Dans cette opération, se sont hélas, les salariés concernés
des deux Groupes qui seront au final les grands perdants.
Car enfin, les arguments avancés aujourd’hui par la DGA, le donneur
d’ordre des deux Groupes, Safran et Thalès dans l’Armement (rappelés plus haut)
vont-ils par miracle s’évanouir demain, après les élections Présidentielles et
Législatives de 2012 ?
L’UNSA Groupe SAFRAN appelle
les acteurs : Etat, Dassault/Thalès et Safran à la tempérance. L’UNSA
Groupe SAFRAN leur demande expressément de mettre un terme à cette situation d’incertitude
qui mine la santé des salariés des deux Groupes concernés par cette opération
d’échange d’actifs et leurs familles, le plus tôt sera le mieux.