A n’avoir vu que leurs intérêts
immédiats et non le piège qui leur était tendu ; n’avoir eu de cesse qu’ils
ne se soient débarrassés des autres syndicats et à avoir ainsi gagné le
monopole de la défense des salariés de France, CGT et CFDT n’ont pas mesuré, en
2008, toutes les conséquences à être, à la fois les initiateurs et les fervents
approbateurs de la Loi sur les nouvelles règles sur la représentativité des
syndicats en France. Aujourd’hui les choses apparaissent au grand jour !
Hélas pour nous, salariés !
Chaque année et c’est la loi, toute
entreprise et établissement où il existe au moins une Section syndicale
affiliée à une organisation syndicale reconnue représentative au niveau de
l’entreprise a obligation d’engager, tous les 12 mois, une négociation annuelle
obligatoire (NAO) sur une liste de thèmes fixés par la loi : Salaires
effectifs, Durée et Organisation du temps de travail, Complémentaire
santé, Epargne salariale, Egalité professionnelle Hommes/Femmes
et Emploi des travailleurs handicapés.
Pour ce qui concerne les entreprises
appartenant au Groupe SAFRAN, les NAO sont davantage réduites à la négociation
sur les salaires effectifs. Ces entreprises disposant pour la plupart d’accords
dans les autres thèmes NAO.
Ainsi, chaque année, c’est le Groupe
SAFRAN qui donne le top départ pour les NAO dans ses sociétés et le la en
matière de cadrage. Là, n’est pas le problème.
La question est :
Comment pousser la DG Groupe SAFRAN à donner le maximum aux salariés pour
répondre à leurs souhaits et à leurs exigences en matière de salaires ?
L’autre question est : Quel pourrait être ce maximum qui répondrait aux souhaits et aux
exigences des salariés du Groupe SAFRAN ?
Pour le syndicat UNSA Groupe SAFRAN,
Les revendications sont les suivantes :
• Des augmentations générales de
1,9 % pour tous les salariés : Cadres comme non-cadres,
avec un niveau correspondant au minimum au taux d’inflation prévisible pour
l’année 2012 avec une revoyure prévue pour le mois de septembre
pour faire le point sur le taux d’inflation et corriger en cas de dépassement.
• Des augmentations
Individuelle égales à 2 % : C’est ce niveau qui permet
d’assurer aux salariés des entreprises
comme les nôtres une évolution de carrière dans un cycle moyen de 5 ans. C’est
la reconnaissance de leur engagement, de leurs efforts de production des
richesses de l’entreprise et de poursuite de son développement.
• Des mesures spécifiques d’un
niveau égal à 0,5 % pour répondre à la nécessité de corriger des
retards et autres inégalité qui peuvent toujours exister dans toutes sociétés,
même les plus vertueuses : Egalité professionnelle H/F, Jeunes, nouveaux
embauchés…
• Des mesures concourant à
réduire le nombre de salariés Cadres et Assimilés touchés par les
cotisations GMP AGIRC.
• La reconduction de la
Garantie d’évolution Pluriannuelle sur les années 2009, 2010 et 2011 ;
pour les Cadres comme pour les Non-cadres.
Que nous propose la DG Groupe par la voix des DRH de
chacune de ses sociétés ?
A Snecma comme dans les autres sociétés
du Groupe, les NAO ont commencé début février, le mercredi 8, et depuis, deux
autres réunions ont suivi : Vendredi 10 et mercredi 15 février. Lors de cette
dernière réunion, les propositions ont été les suivantes :
• Personnel Collaborateur (jusqu’au niveau V inclus)
▪ AG : 1,4 %,
au 01/01/2012
▪ AI : 1,4 %
(0,7 % au 01/07 et 0,7 % au 01/10/2012), dont 0,10 %
au titre de budgets spécifiques (égalité professionnelle H/F, mobilité et
Jeunes embauchés).
• Personnel Cadres et niveau VI
AI : 2,9
% au 01/02/2012, dont 0,10 % au titre de budgets
spécifiques (égalité professionnelle H/F, mobilité et Jeunes embauchés).
Selon la DG Snecma, ces mesures conduisent à une progression des
rémunérations en moyenne de 3,0 % de la masse salariale.
A ces propositions, une mesure de Garantie
d’augmentation de salaire pluriannuelle, calculée sur les évolutions salariales
perçues en 2009, 2010 et 2011 serait instaurée pour 2012.
Visiblement, ces propositions de la DG Snecma semblent être à ce
jour, très proches des propositions ultimes de la DG Snecma.
Rappel : Quel était le niveau du programme salarial
signé en 2011 à Snecma ?
• Pour le personnel collaborateur (hors
niveau VI) :
▪ AG : 1,5
% au 1er janvier 2011 avec un montant minimum de 35 € bruts,
▪ AI et spécifiques : 1,5 % dont : 1,25 % (0,625 % au 01/06 et 0,625 % au 01/10/2011) au titre des AI, 0,25 % (0,125 %
au 01/06 et 0,125 % au 01/10/) au
titre des budgets spécifiques
(égalité professionnelle, mobilité et jeunes embauchés).
La
prime d'équipe
2x8, augmentée
de 3 % (hors Division Moteurs
spatiaux).
• Pour le personnel cadre et niveau VI :
AI et spécifiques : 3,25 % au 1er février 2011 dont : 3 % au titre des AI ;
0,25 % au titre des budgets
spécifiques
(égalité professionnelle, mobilité et jeunes embauchés).
A
ces mesures, s’ajoutaient les compléments ci-après :
▪ Le
montant de l'allocation spécifique
de transport / énergie
a été porté
pour l'ensemble du personnel à
compter du 1er janvier 2011 à 27
€,
▪ Une
garantie d'augmentation de salaire pluriannuelle, calculée sur les évolutions salariales perçues
en 2008, 2009 et 2010, a été appliquée pour l'année 2011,
en 2008, 2009 et 2010, a été appliquée pour l'année 2011,
▪ Les primes de médaille du travail ont été
augmentées
de 3 %,
▪ Une revalorisation des indemnités kilométriques,
appliquée
à
hauteur de 3 %.
Ces mesures de 2011 avaient conduit à une progression des
rémunérations moyennes de 3,2 % de la masse salariale.
Ainsi, en l’état actuel des négociations
sur les NAO 2012 et le programme salarial signé en 2011, l’écart serait
défavorable aux salariés de Snecma de 0,2 % de la masse
salariale.
Position du syndicat UNSA Groupe SAFRAN
Les propositions actuelles de la DG Snecma sont encore très
éloignées de nos propositions. L’UNSA Groupe SAFRAN ne serait donc pas
favorable à une signature d’accord NAO 2012 dans de telles conditions.
Mais, pourquoi la DG Groupe SAFRAN reste t-elle sourde aux
demandes des salariés ?
Nous n’exagérons pas en disant que la
situation économique et financière du groupe SAFRAN est excellente :
• Coté carnets de commandes,
ceux-ci sont remplis de manière très exceptionnelle et pour plusieurs années.
Que ce soit à Snecma, comme dans la plupart des sociétés du Groupe.
• Coté livraisons de moteurs
et d’équipements aéronautiques, de défense et de Sécurité, jamais le Groupe
SAFRAN n’a livré autant de produits.
• Coté nouveaux programmes de
moteurs et d’équipements aéronautiques, c’est identique,
• Coté perspectives de
développement du Groupe à travers ses sociétés, l’horizon est rayonnant et
prometteur.
Mais alors, pourquoi ce refus obstiné d’entendre les
revendications des salariés ?
La raison en est très simple.
Nous commençons seulement à payer les
conséquences de l’application des nouvelles règles sur la représentativité
syndicale.
En effet, le premier cycle de
compilation des résultats des élections au CE au niveau du Groupe SAFRAN et de
ses sociétés, consolidés à près de 98 %, donnent désormais un nombre des
syndicats, réduit à TROIS sur les CINQ qui existaient auparavant
dans la plupart des sociétés du Groupe SAFRAN. Ceux qui restent sont : la
CGT, la CFDT et la CFE-CGC, avec chacune sa spécificité :
• Une CGT à 30, 40,
voire 55 % et + ; le seul syndicat à pouvoir signer des accords,
mais qui ne signe jamais rien ;
• Une CFE-CGC autour des 23 %,
syndicat catégoriel prétendument pour les Cadres, qui ne peut signer à
elle seule, aucun accord contractuel dans aucune des sociétés du Groupe ;
• Une CFDT, autour des 25 %.
Ainsi, le patronat et le Gouvernement ont
fait voler en éclat cette force syndicale qui existait dans le Groupe, dans ses
sociétés et leurs établissements, laissant ainsi la possibilité de voir se
consumer librement à petit feu tout le progrès social patiemment construit des
années durant depuis la création de Snecma en 1945.
Ainsi, pour les TROIS syndicats
qui demeurent, l’expression qui reste en mémoire du patronat et de la DG Groupe
est la suivante : « …ils n’ont pas le CHOIX… »
Soient « la CFDT + la CFE-CGC »
signent ensemble les accords proposés, ou il n’y pas d’accord, faute d’autres
alternatives.
Alors, qu’est-ce qui peut obliger la DG Groupe à donner
PLUS ? RIEN ! La grève !
Au contraire, tout l’encourage à
toujours donner MOINS. Pas seulement sur les salaires, mais désormais sur tous
les accords contractuels à venir !
C’est à ce résultat que les signataires de la position dite
commune qui a été traduite en Loi par le Gouvernement le 20 août 2008 nous ont
conduits, comme ils l’avaient déjà fait en 1982 en complicité avec le
Gouvernement d’alors, mettre fin à l’indexation des salaires sur les prix à
la consommation.
C’est la raison pour laquelle le syndicat UNSA
Groupe SAFRAN appelle tous les syndicats qui partagent des valeurs telles que :
autonomie,
humanisme, responsabilité, dialogue, et négociation,
à nous rejoindre pour former la TROISIEME force syndicale, alternative qui
permettra de sortir de ce piège immonde dans lequel nous sommes enfermés aujourd’hui
par la faute de la CGT et la CFDT.