lundi 5 mars 2012

Les NAO 2012, premières victimes de l’application de la Loi sur la représentativité syndicale !

A n’avoir vu que leurs intérêts immédiats et non le piège qui leur était tendu ; n’avoir eu de cesse qu’ils ne se soient débarrassés des autres syndicats et à avoir ainsi gagné le monopole de la défense des salariés de France, CGT et CFDT n’ont pas mesuré, en 2008, toutes les conséquences à être, à la fois les initiateurs et les fervents approbateurs de la Loi sur les nouvelles règles sur la représentativité des syndicats en France. Aujourd’hui les choses apparaissent au grand jour !
Hélas pour nous, salariés !
Chaque année et c’est la loi, toute entreprise et établissement où il existe au moins une Section syndicale affiliée à une organisation syndicale reconnue représentative au niveau de l’entreprise a obligation d’engager, tous les 12 mois, une négociation annuelle obligatoire (NAO) sur une liste de thèmes fixés par la loi : Salaires effectifs, Durée et Organisation du temps de travail, Complémentaire santé, Epargne salariale, Egalité professionnelle Hommes/Femmes et Emploi des travailleurs handicapés.
Pour ce qui concerne les entreprises appartenant au Groupe SAFRAN, les NAO sont davantage réduites à la négociation sur les salaires effectifs. Ces entreprises disposant pour la plupart d’accords dans les autres thèmes NAO.
Ainsi, chaque année, c’est le Groupe SAFRAN qui donne le top départ pour les NAO dans ses sociétés et le la en matière de cadrage. Là, n’est pas le problème.
La question est : Comment pousser la DG Groupe SAFRAN à donner le maximum aux salariés pour répondre à leurs souhaits et à leurs exigences en matière de salaires ?
L’autre question est : Quel pourrait être ce maximum qui répondrait aux souhaits et aux exigences des salariés du Groupe SAFRAN ?
Pour le syndicat UNSA Groupe SAFRAN,
Les revendications sont les suivantes :
• Des augmentations générales de 1,9 % pour tous les salariés : Cadres comme non-cadres, avec un niveau correspondant au minimum au taux d’inflation prévisible pour l’année 2012 avec une revoyure prévue pour le mois de septembre pour faire le point sur le taux d’inflation et corriger en cas de dépassement.
• Des augmentations Individuelle égales à 2 % : C’est ce niveau qui permet d’assurer aux salariés  des entreprises comme les nôtres une évolution de carrière dans un cycle moyen de 5 ans. C’est la reconnaissance de leur engagement, de leurs efforts de production des richesses de l’entreprise et de poursuite de son développement.  
• Des mesures spécifiques d’un niveau égal à 0,5 % pour répondre à la nécessité de corriger des retards et autres inégalité qui peuvent toujours exister dans toutes sociétés, même les plus vertueuses : Egalité professionnelle H/F, Jeunes, nouveaux embauchés… 
• Des mesures concourant à réduire le nombre de salariés Cadres et Assimilés touchés par les cotisations GMP AGIRC.
• La reconduction de la Garantie d’évolution Pluriannuelle sur les années 2009, 2010 et 2011 ; pour les Cadres comme pour les Non-cadres.
Que nous propose la DG Groupe par la voix des DRH de chacune de  ses sociétés ?
A Snecma comme dans les autres sociétés du Groupe, les NAO ont commencé début février, le mercredi 8, et depuis, deux autres réunions ont suivi : Vendredi 10 et mercredi 15 février. Lors de cette dernière réunion, les propositions ont été les suivantes : 
• Personnel Collaborateur (jusqu’au niveau V inclus)
AG : 1,4 %, au 01/01/2012
AI : 1,4 % (0,7 % au 01/07 et 0,7 % au 01/10/2012), dont 0,10 % au titre de budgets spécifiques (égalité professionnelle H/F, mobilité et Jeunes embauchés).
• Personnel Cadres et niveau VI
AI : 2,9 % au 01/02/2012, dont 0,10 % au titre de budgets spécifiques (égalité professionnelle H/F, mobilité et Jeunes embauchés).
Selon la DG Snecma, ces mesures conduisent à une progression des rémunérations en moyenne de 3,0 % de la masse salariale.
A ces propositions, une mesure de Garantie d’augmentation de salaire pluriannuelle, calculée sur les évolutions salariales perçues en 2009, 2010 et 2011 serait instaurée pour 2012.
Visiblement, ces propositions de la DG Snecma semblent être à ce jour, très proches des propositions ultimes de la DG Snecma.
Rappel : Quel était le niveau du programme salarial signé en 2011 à Snecma ?

Pour le personnel collaborateur (hors niveau VI) :
AG : 1,5 % au 1er janvier 2011 avec un montant minimum de 35 bruts,
AI et spécifiques : 1,5 % dont : 1,25 % (0,625 % au 01/06 et 0,625 % au 01/10/2011) au titre des AI, 0,25 % (0,125 % au 01/06 et 0,125 % au 01/10/) au titre des budgets spécifiques (égalité professionnelle, mobilité et jeunes embauchés).
La prime d'équipe 2x8, augmentée de 3 % (hors Division Moteurs spatiaux).

     
Pour le personnel cadre et niveau VI :
AI et spécifiques : 3,25 % au 1er février 2011 dont : 3 % au titre des AI ; 0,25 % au titre des budgets spécifiques (égalité professionnelle, mobilité et jeunes embauchés).
A ces mesures, s’ajoutaient les compléments ci-après :
Le montant de l'allocation spécifique de transport / énergie a été porté pour l'ensemble du personnel à compter du 1er janvier 2011 à 27 ,
Une garantie d'augmentation de salaire pluriannuelle, calculée sur les évolutions salariales perçues
en 2008, 2009 et 2010, a été appliquée pour l'année 2011,
Les primes de médaille du travail ont été augmentées de 3 %,
Une revalorisation des indemnités kilométriques, appliquée à hauteur de 3 %.
Ces mesures de 2011 avaient conduit à une progression des rémunérations moyennes de 3,2 % de la masse salariale.
Ainsi, en l’état actuel des négociations sur les NAO 2012 et le programme salarial signé en 2011, l’écart serait défavorable aux salariés de Snecma de 0,2 % de la masse salariale.
Position du syndicat UNSA Groupe SAFRAN
Les propositions actuelles de la DG Snecma sont encore très éloignées de nos propositions. L’UNSA Groupe SAFRAN ne serait donc pas favorable à une signature d’accord NAO 2012 dans de telles conditions. 
Mais, pourquoi la DG Groupe SAFRAN reste t-elle sourde aux demandes des salariés ?
Nous n’exagérons pas en disant que la situation économique et financière du groupe SAFRAN est excellente :
• Coté carnets de commandes, ceux-ci sont remplis de manière très exceptionnelle et pour plusieurs années. Que ce soit à Snecma, comme dans la plupart des sociétés du Groupe.
• Coté livraisons de moteurs et d’équipements aéronautiques, de défense et de Sécurité, jamais le Groupe SAFRAN n’a livré autant de produits.
• Coté nouveaux programmes de moteurs et d’équipements aéronautiques, c’est identique,
• Coté perspectives de développement du Groupe à travers ses sociétés, l’horizon est rayonnant et prometteur.
Mais alors, pourquoi ce refus obstiné d’entendre les revendications des salariés ?
La raison en est très simple.
Nous commençons seulement à payer les conséquences de l’application des nouvelles règles sur la représentativité syndicale.
En effet, le premier cycle de compilation des résultats des élections au CE au niveau du Groupe SAFRAN et de ses sociétés, consolidés à près de 98 %, donnent désormais un nombre des syndicats, réduit à TROIS sur les CINQ qui existaient auparavant dans la plupart des sociétés du Groupe SAFRAN. Ceux qui restent sont : la CGT, la CFDT et la CFE-CGC, avec chacune sa spécificité :
• Une CGT à 30, 40, voire 55 % et + ; le seul syndicat à pouvoir signer des accords, mais qui ne signe jamais rien ;
• Une CFE-CGC autour des 23 %, syndicat catégoriel prétendument pour les Cadres, qui ne peut signer à elle seule, aucun accord contractuel dans aucune des sociétés du Groupe ;
• Une CFDT, autour des 25 %.
Ainsi, le patronat et le Gouvernement ont fait voler en éclat cette force syndicale qui existait dans le Groupe, dans ses sociétés et leurs établissements, laissant ainsi la possibilité de voir se consumer librement à petit feu tout le progrès social patiemment construit des années durant depuis la création de Snecma en 1945.
Ainsi, pour les TROIS syndicats qui demeurent, l’expression qui reste en mémoire du patronat et de la DG Groupe est la suivante : « …ils n’ont pas le CHOIX… »
Soient « la CFDT + la CFE-CGC » signent ensemble les accords proposés, ou il n’y pas d’accord, faute d’autres alternatives.
Alors, qu’est-ce qui peut obliger la DG Groupe à donner PLUS ? RIEN ! La grève !
Au contraire, tout l’encourage à toujours donner MOINS. Pas seulement sur les salaires, mais désormais sur tous les accords contractuels à venir !
C’est à ce résultat que les signataires de la position dite commune qui a été traduite en Loi par le Gouvernement le 20 août 2008 nous ont conduits, comme ils l’avaient déjà fait en 1982 en complicité avec le Gouvernement d’alors, mettre fin à l’indexation des salaires sur les prix à la consommation.
 
C’est la raison pour laquelle le syndicat UNSA Groupe SAFRAN appelle tous les syndicats qui partagent des valeurs telles que : autonomie, humanisme, responsabilité, dialogue, et négociation, à nous rejoindre pour former la TROISIEME force syndicale, alternative qui permettra de sortir de ce piège immonde dans lequel nous sommes enfermés aujourd’hui par la faute de la CGT et la CFDT.